« Innocenti » pièce pour 15 danseurs du Ballet de Lorraine, prend comme point de départ les histoires des saints, dans leur puissance évocatrice et leur rapport avec notre imaginaire. Luigia Riva explore leurs ambiguïtés et s’intéresse aux influences qu’ils ont eues et qu’ils continuent d’avoir dans notre manière de percevoir le corps. « Innocenti » a été créé en mai 2008 à l’Opéra national de Lorraine à Nancy

Interprètes : Gregory Beaumont, Jennifer Blasek, Mickael Conte, Morgan de Quelen, Fabio Dolce, Dimitri Domojirov, Phanuel Erdmann, Julien Ficely, Baptiste Fisson, Miroslaw Gordon, Cyril Griset, Nina Khokham, Amandine Mano, Joris Perez, Ligia Saldanha
Assistante à la chorégraphie : Laura Frigato
Création musicale : Samon Takahashi
Création lumière et scénographie : Valerio Ferrari
Vidéo : Jean Baptiste Erreca
Costumes: atelier Costumes Ballet de Lorraine
Répétiteurs : Jarmo Penttila et Noriko Kubola

Pour elle, la symbolique des reliques, cette dispersion de parcelles de corps, nous donne aussi à réfléchir sur le lien créé entre réalité et pouvoir symbolique, dans le paradoxe qui existe entre le travail de dépossession du corps que pratique le saint et la réappropriation effectuée par l’Église de ce corps parcellaire et de ses attributs. La partie évoquant ainsi le tout, ces reliques ont la faculté de maintenir en vie le pouvoir conféré aux saints. Par ailleurs, l’extase, l’ambiguïté sexuelle, la souffrance, l’auto-violence, le jeûne, l’exaltation ou la négation du corps, ainsi que la recherche de pesanteur ou d’apesanteur sont les éléments qui caractérisent la quête de sainteté. L’idéal esthétique du danseur classique s’apparente à cette idée d’élévation et passe par le sacrifice : un régime drastique, la maîtrise des pointes, des sauts ou des tours l’entraînent dans une quête de virtuosité poussée aux limites. Ainsi passant de la réalité du danseur à l’évocation du saint, Innocenti célèbre et questionne cette recherche d’idéal et d’absolu partagé par les deux.

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